Priorité à l’enfant, voilà le principe de l’éducation bienveillante qui fait son chemin depuis quelque temps. Après l’enfant sujet à part entière, après l’enfant roi, après l’enfant tyran enfin et face auquel la vague de l’autorité refait surface, voilà un nouveau paradigme du rapport à l’enfant. Un enfant sujet à part entière mais qui doit en plus être placé au centre. Disponibilité physique mais surtout mentale et émotionnelle. Lumière sur cette approche assez séduisante de l’éducation, car nous avons tous à peu près tout essayé avec nos enfants !
Besoin de limites, ou pas?
On pensait que les enfants auraient besoin d’autorité, de « limites ». L’enfant laissé à lui-même pourrait développer des pulsions négatives, s’autodétruire et faire du mal aux autres en plus. L’éducation a donc cette noble tâche de mettre l’enfant sur le rail, du droit chemin.
Si tout serait permis, l’enfant ne comprendrait pas la réalité du monde dans lequel il va vivre adulte plus tard, il sera un enfant gâté d’abord, mais surtout un adulte malheureux ensuite, car dans la vraie vie tout est loin d’être permis. C’est ainsi que se justifient punitions, chantage et même intimidations, brimades ou violence. La fessée est toujours d’actualité et elle redevient même à la mode, face à des enfants tyrans et des parents impuissants et démissionnaires. Et puis il n’y a pas de mal car « qui aime bien châtie bien ». Personne n’aimera autant l’enfant que son propre père ou sa propre mère, alors arrêtons de culpabiliser les parents pour vouloir bien faire leur boulot…?!
Education bienveillante
Isabelle Filliozat, Olivier Maurel, Catherine Dumonteil-Kremer, Sophie Rabhi, Alice Miller ou d’autres auteurs anglophones traduits en français, le nouveau paradigme de la relation à l’enfant avance en France.
Montessori avait jeté les bases depuis longtemps en mettant l’accent sur la pédagogie différente et qui respecte le rythme de l’enfant. Une approche donc au cas par cas, loin des standards de l’éducation nationale, loin aussi des standards de la «bonne éducation». Voici les postulats fondamentaux de l’éducation dite bienveillante.
1.Sortir du paradigme de l’autorité ou de la supériorité parentale
Le parent n’est pas forcément «supérieur» à l’enfant en ce qu’il sait ce qui est bien pour lui. Il s’agit précisément de sortir du paradigme freudien des pulsions, des mauvaises pulsions qu’aurait l’enfant, et dont le rôle du parent est de «dresser». Autrement ce sera un mauvais adulte. Eduquer son enfant c’est finalement l’accompagner sur le chemin de sa propre vie. SA propre vie peut être bien différente des plans du parent. Celui-ci devrait accompagner, coacher son enfant, l’aider et le soutenir, et non pas le mettre sur certaines routes plutôt que d’autres.