Les points de vue sur le sujet divergent selon la culture et l’époque. Considérés comme une aberration, voire un sacrilège, par certains, les rapports sexuels en durant la grossesse peuvent être vivement recommandés par d’autres. Aussi bien pour la mère que pour le papa, il est bien dommage que des préjugés conditionnent leur choix de poursuivre, ou pas, leur vie sexuelle pendant cette période.
Certaines idées reçues ont la vie dure, notamment celles qui concernent la sexualité pendant la grossesse. En effet, beaucoup d’hommes et de femmes pensent que les échanges amoureux peuvent mettre la santé du fœtus et de la mère en danger, alors que, dans la majorité des cas, il n’en est absolument rien. D’autres, en revanche, avouent éprouver beaucoup moins de désir pour leur partenaire durant cette période où le corps subit bien des changements. Alors qu’un grand nombre de futures mamans voient leur libido exploser lorsqu’elles sont enceintes. Il n’y a pas de vérité préétablie ou de schéma dans ce domaine, mais ce qui est certain, c’est que l’abstinence durant la grossesse est une privation inutile.
Pourquoi s’abstenir pendant ces neuf mois ? Quels sont les risques pour le bébé et la mère?
Avec la grossesse, le corps de la femme subit une multitude de bouleversements physiques et hormonaux. Ces changements influent sur son comportement, son état d’esprit, mais aussi sur sa vie sexuelle. Le désir devient fluctuant, la future maman peut développer des pulsions ou alors les inhiber. De l’autre côté, le partenaire peut changer sa perception de sa compagne dans les deux sens: il peut ressentir davantage d’attrait pour elle ou, au contraire, commencer à prendre ses distances.
Il arrive notamment que l’homme se retrouve confronté à une sorte de blocage lorsque sa femme tombe enceinte, surtout la première fois. La responsabilité induite par son statut futur de père, en même temps que sa difficulté à intégrer la nouvelle image de sa partenaire, celle d’une personne appelée à devenir une mère (si elle est jugée incompatible avec celle de l’amante), représentent autant de facteurs potentiels de rejet de l’acte sexuel en période de grossesse. Dans ce cas de figure, il ne faut surtout pas qu’un sentiment de culpabilité s’installe dans le couple. C’est précisément là que la discussion et l’écoute doivent s’engager pour tenter de trouver une solution.
Le principal motif de crainte formulé par les parents pendant la grossesse est le danger pour la santé du bébé et de la maman. Sur ce point, les spécialistes sont clairs: sauf quelques exceptions, la mère et l’enfant qu’elle porte ne risquent rien lors des rapports sexuels prénatals. Les idées toutes faites sur l’état de l’utérus et sur la possibilité de faire du mal au fœtus sont totalement infondées. Premièrement, la cavité vaginale et le col de l’utérus sont bien séparés par le bouchon muqueux, donc il n’y a aucun risque sur ce plan. Ensuite, les contractions de l’utérus provoquées par un orgasme n’ont rien à voir que celles qui interviennent lors du travail, celles-ci étant autrement plus intenses et plus étendues dans le temps. Concernant l’enfant, le sac et le liquide amniotiques le maintiennent à l’abri des chocs. Là non plus, il n’y a pas de grosses inquiétudes à avoir. Evidemment, une femme enceinte doit toujours être traitée avec davantage de délicatesse.
Les seuls cas où les rapports sexuels sont interdits par les médecins sont la menace d’accouchement prématuré sévère, le placenta prævia (le placenta est au dessus du col de l’utérus, ce qui peut entraîner des saignements) et lors de la rupture de la poche des eaux, car cela comporte un risque d’infection.
Donc, sauf si l’on est concerné par l’un de ces problèmes, il est inutile de se priver de sexe pendant les neuf mois que dure la grossesse. On peut très bien continuer à faire l’amour en s’adaptant à la situation, notamment en privilégiant certaines positions plutôt que d’autres. Le face à face deviendra de moins en moins aisé au fur et à mesure que la grossesse avancera, du fait de l’augmentation du volume du ventre, et surtout de l’hypersensibilité des seins, qui peuvent devenir douloureux au moindre contact.
SI la pénétration est impossible ou difficile (sécheresse vaginale, conseil du médecin ou tout simplement manque d’envie de l’un des partenaires), les échanges amoureux, caresses et jeux sensuels ne doivent pas être interrompus. Ces instants d’intimité et de complicité sont extrêmement importants dans le couple, surtout durant cette période où les incertitudes foisonnent.
Aussi, le fait de poursuivre une activité sexuelle pendant la grossesse facilite le retour à la normale après l’accouchement. On observe en effet que la maternité s’accompagne parfois d’une grande réduction du désir de l’un pour l’autre, surtout après une si longue rupture des échanges charnels.