Passer, du jour au lendemain, du simple statut d’adulte à celui de père n’est pas si simple à gérer. Une nouvelle vie et de nouvelles responsabilités qui peuvent causer de réelles perturbations dans l’esprit du papa. Comme la maternité, la paternité s’accompagne parfois d’une période de baby blues.
La plupart des mamans traversent un moment difficile quelques jours après l’accouchement; c’est le fameux baby blues. Ce que l’on connaît un peu moins en revanche, c’est le baby blues du papa. Ce dernier, tiraillé entre la joie de la paternité et les angoisses provoquées par les responsabilités que cela induit, est aussi susceptible d’être touché par le phénomène.
Sautes d’humeur, inquiétudes et sentiment d’exclusion
La naissance d’un enfant est un grand moment dans la vie d’un homme. Dès l’annonce de la grossesse de sa compagne, le futur papa n’attend plus qu’une chose: le jour où leur bébé chéri viendra au monde. Au fur et à mesure que la date tant attendue approche, il arrive que de petits instants d’angoisse surviennent, mais cela ne dure pas bien longtemps en général. Le bonheur associé à la perspective devenir père prend rapidement le dessus. Seulement, quelques jours après la naissance, on se retrouve inexplicablement face à des nuées de questions et d’inquiétudes; «serai-je un bon père?», «saurai-je l’aimer comme il se doit?», «m’aimera-t-il?», etc.
De plus, le caractère soudain du changement contribue à déstabiliser le père. La mère a porté son enfant dans son ventre pendant neuf mois, elle a subi des bouleversements au cœur-même de son corps et s’est psychologiquement préparée à son nouveau statut de mère. De son côté, le papa a été beaucoup moins impliqué physiquement pendant tout ce temps-là. Le jour-J, il se retrouve d’un seul coup face à la réalité. Le choc émotionnel est plus ou moins important selon les individus, et peut se traduire de diverses manières. Certains papas vont essayer de tout intérioriser, au risque de ne pas pouvoir se sortir de cette spirale négative, tandis que d’autres vont voir leur attitude se modifier. Humeur changeante, sourires moins fréquents, moindre envie de s’amuser, appétit réduit ou encore troubles du sommeil peuvent alors se manifester.
S’ajoutent à cela les nouvelles responsabilités apportées par l e fait d’être père, qui impliquent des changements au niveau du comportement, de l’emploi du temps, des finances.
La crainte de voir la vie de couple chamboulée entre aussi en compte dans le blues paternel. La compagne n’est plus seulement l’amante, elle est désormais une mère. Maintenant qu’elle a un bébé, toute son attention va être focalisée sur celui-ci. Forcément, il y en aura beaucoup moins pour le papa, qui se sentira ainsi exclu.