Présageant un heureux événement, la grossesse n’en est pas moins une longue période où la mère est parfois en proie aux incertitudes, aux inquiétudes et aux questionnements sur son avenir, celui de l’enfant, les relations futures avec ce dernier, et surtout sur le moment tant attendu ; l’accouchement. Des techniques douces et naturelles ont été développées pour aider la maman à se préparer mentalement et physiquement à accueillir son bébé dans les meilleures conditions.
Vais-je avoir mal? Serai-je une bonne mère? L’enfant s’attachera-t-il à moi? Aura-t-il un lien affectif avec le père? Y aura-t-il des conséquences sur ma santé?… Voilà le type de questions que se posent généralement les mères dès qu’elles apprennent qu’elles sont enceintes. Ces doutes sont légitimes, l’état de grossesse entraînant une série de modifications aussi bien physiologiques et physiques que psychologiques. C’est là qu’interviennent des techniques telles que l’haptonomie, la sophrologie, et l’ostéopathie, ainsi que les doulas, qui vont accompagner la future mère, mais aussi son partenaire. L’objectif commun des praticiens: apporter un suivi et un soutien afin de faciliter la grossesse et l’accouchement.
L’haptonomie: la «science de l’affectivité»
L’haptonomie est une méthode imaginée durant les années soixante par Frans Veldmann. Ce dernier la décrit comme une «science de l’affectivité». Elle vise en effet à créer, puis renforcer des liens affectifs entre l’enfant encore dans l’utérus et ses parents. Le vecteur de cette relation est le toucher: un spécialiste en haptonomie va apprendre à la mère et au père à «inviter» le bébé au contact et au jeu en instaurant un rapport tactile à travers la peau.
L’haptonomie peut être pratiquée à partir du cinquième mois, moment à partir duquel on estime que les mouvements du fœtus sont clairement ressentis par la mère et qu’il commence à percevoir son environnement. La technique nécessitant un certain degré d’intimité, elle ne se pratique pas en groupe; les séances ne réunissent que le praticien, la mère et le père. Celui-ci est effectivement appelé à jouer un rôle important durant la grossesse, mais aussi lors de l’accouchement. Il apprend lui-même les gestes à effectuer pour soulager et rassurer sa partenaire, et ce, jusqu’à la naissance de l’enfant.
La méthode de l’haptonomie comprend également des exercices de relâchement musculaire et de laxité des ligaments ayant pour but de faciliter l’accouchement, qui se veut ainsi une opération d’accompagnement de l’enfant, et non pas de son expulsion.
Pour la mère, une telle assistance permet de gérer différemment la grossesse et l’accouchement, en réduisant toutes ses appréhensions et en préparant son corps à la gestion de la douleur. Concernant l’enfant, l’haptonomie a pour ambition de l’entourer d’un climat sécurisant et de lui faire comprendre qu’il est le bienvenu, grâce au lien privilégié qu’il développera avec ses géniteurs.
En règle générale, on programme une dizaine de séances pendant la grossesse, à raison de quarante-cinq minutes par session.
Les accompagnateurs spécialistes en haptonomie sont formés au sein d’une association, le Centre International de Recherche et de Développement de l’Haptonomie, qui est installée à Oms dans le département des Pyrénées-Orientales.
La sophrologie: apprivoiser son stress
La sophrologie est employée pour traiter divers troubles psychologiques tels que les états anxieux. Elle peut donc s’avérer très utile pour les femmes enceintes, souvent sujettes à ce genre de perturbations.
Différente de l’haptonomie, qui prône un contact tactile entre le fœtus et les parents, la sophrologie se concentre sur l’état psychique de la mère. Appelée «science de la conscience», elle a pour vocation principale d’aider la maman à lutter contre le stress, l’anxiété et les angoisses induits par la grossesse et l’appréhension de l’accouchement en entrant dans une disposition semi-endormie, située entre la veille et le sommeil.
Une fois cet état atteint, notamment par le biais de techniques de respiration, la mère doit tenter de prendre conscience de son corps, et de visualiser les situations qui focalisent ses inquiétudes et ses peurs (comme l’accouchement). Grâce à cela, elle peut apprendre à apprivoiser la douleur, et donc à mieux envisager ces moments tant redoutés.
Tout comme l’haptonomie, la période la plus propice pour démarrer une thérapie par la sophrologie est le cinquième mois de grossesse. Les séances durent en moyenne entre quarante-cinq minutes et une heure.